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15/08/2009

La crise favorise la montée en puissance de la finance "éthique"

Une fois n'est pas coutume... Parlons de sous !


Si la finance "éthique" ne date pas de la crise, celle-ci pourrait en tout cas lui donner la visibilité dont elle manque. Lassés de ne pas savoir où disparaissent leurs placements, agacés par les profits réalisés à leurs dépens, nombreux sont les Français qui se tournent vers les placements estampillés "responsables", "durables" ou "solidaires". Ces différentes appellations recouvrent cependant des réalités très différentes.


L'investissement social et responsable : le premier pas


Plus communément désignée par le sigle ISR, c'est la partie la plus visible de la finance éthique. Poussés par l'engouement pour les thématiques liées au développement durable, les grandes banques ont toutes mis en place des fonds de placement contenant des actifs liés à des entreprises ayant pris des engagements en termes d'environnement, de responsabilité sociale et de bonne gouvernance. Ces fonds se sont multipliés depuis les années 1990 et font désormais partie intégrante de l'offre des banques.


La transparence de ces produits reste par contre limitée. Le caractère social et responsable des entreprises qui proposent des titres est en principe évalué par des agences de notation extra-financières dont l'indépendance n'est pas toujours garantie. Autre frein à leur développement, les fonds ISR sont encore mal connus au sein même du monde bancaire. Une étude réalisée par Altédia Investment Consulting et rendue publique en juillet montre pourtant que les fonds ISR résistent bien en contexte de crise : leurs performances sont en ligne avec les indices de référence et leur volatilité est légèrement moins forte que celle des fonds traditonnels.


Finance solidaire: pour s'engager sur des projets concrets


A ne pas confondre avec l'investissement social et responsable, la finance solidaire permet aux investisseurs d'affecter leur épargne à des projets concrets et clairement identifiés. Par l'intermédiaire de produits financiers développés soit par des banques coopératives (Crédit coopératif, Banque populaire – Caisse d'épargne...), soit par des organismes spécialisés comme la NEF (Nouvelle Economie fraternelle), l'investisseur peut affecter son épargne, ainsi que tout ou partie de son produit, au soutien d'initiatives diverses : création d'entreprise, logements sociaux, projets de solidarité internationale...


"Nos rendements sont inférieurs à ceux des placements classiques, mais au moins nos performances sont en phase avec l'économie réelle", explique Guillaume Légaut, directeur de Finansol, la principale association de banques et d'établissements dédiés à la finance solidaire. "La plupart de nos produits rapportent entre 2 et 5 %", précise-t-il. C'est peu, et pourtant ça marche. La crise a vraisemblablement donné un coup de pouce au développement de ces investissements. En 2008, la collecte sur les produits d'épargne solidaire a augmenté de 34 % en volume selon les chiffres de Finansol. Au moment même où les échanges sur les places boursières s'effondraient. La NEF a quant à elle enregistré une hausse de 27 % des dépôts en 2008 et compte actuellement vingt-trois mille sociétaires.


La finance solidaire est néanmoins en quête de visibilité. "Nous avons fait pression auprès du gouvernement pour qu'elle ait une place dans les plans d'épargne salariale", souligne Guillaume Légaut. Avec succès : la loi de modernisation de l'économie de 2008 oblige désormais les entreprises à proposer au moins un placement solidaire dans leurs plans d'épargne. Si l'on y ajoute la multiplication des produits disponibles sur le marché – "il y a eu autant de produits créés sur les deux dernières années que pendant les quinze années précédentes", précise Guillaume Légaut –, la finance solidaire semble s'installer durablement dans le paysage bancaire français.


Banques solidaires : un engagement total


Troisième et dernier stade de la finance éthique : les banques coopératives, qui en plus de proposer des placements prévoient également des comptes chèques, des cartes de paiement et des outils de tenue de compte en version "solidaire". Le Crédit coopératif, pionnier en la matière, accueille depuis une quinzaine d'années une clientèle de particuliers, après s'être longtemps limitée aux personnes morales. La banque a fait état en 2008 d'une augmentation de 10 % de sa clientèle, selon un porte-parole, portant le nombre de ses sociétaires à trente mille. Un chiffre encourageant dans un contexte aussi peu favorable.


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