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20/08/2009

Du grabuge au pays des tintinophiles

Le milliardaire Rastapopoulos, les sinistres docteur Müller et colonel Sponsz... et à présent Nick Rodwell. Pour les 10 millions de Belges, tous peu ou prou "tintinophiles" de naissance, l'univers du célèbre petit reporter à la houppe est peuplé d'ennemis dont la méchanceté n'a d'égal, parfois, que le ridicule dans lequel ils finissent par sombrer.

Nick Rodwell a toutefois la particularité d'être le seul être de chair et de sang à vouloir - et dans une large mesure à pouvoir - contrôler la destinée du héros créé en 1929 par Hergé. Depuis qu'il a épousé, en 1993, Fanny, la veuve d'Hergé, dix ans après la mort du "père" de Tintin, ce Britannique qui ne fait pas ses 58 ans est le gestionnaire de l'héritage de l'un des maîtres de la bande dessinée du XXe siècle.

Une tâche qu'il mène d'une main de fer, en limitant strictement l'usage de l'image de Tintin et en défendant le statut d'artiste contemporain d'Hergé, souligné par une exposition au Centre Pompidou et l'ouverture, au printemps dernier, d'un Musée Hergé à Louvain-la-Neuve, près de Bruxelles. Son but ultime - faire de Tintin un personnage réellement universel - pourrait même se réaliser grâce à la sortie fin 2011 de l'adaptation cinématographique du Secret de la Licorne, confiée à Peter Jackson et Steven Spielberg.

Mais, en faisant disparaître petit à petit les images de Tintin des pots de moutarde et autres bouteilles d'huile de tournesol, le Britannique s'est aliéné une bonne part des admirateurs du journaliste en culottes de golf. Des collectionneurs ont dénoncé cette mainmise sur l'empire Hergé, tandis que des journalistes passionnés ont critiqué le piètre sens de la communication d'un homme qui a notamment interdit toute photo de l'intérieur du musée de Louvain-la-Neuve et refusé la reproduction de vignettes des aventures de Tintin dans des travaux d'étudiant.

Se sentant "attaqué" depuis une quinzaine d'années, Nick Rodwell a décidé de se défendre sur son blog, ouvert début juillet sur le site Tintin.com, propriété de Moulinsart, la société anonyme gestionnaire de l'oeuvre d'Hergé qu'il dirige avec son épouse.

BULLDOZER À RÉACTION

Depuis début juillet, celui qu'une télévision belge a ironiquement surnommé "le beau-père de Tintin" s'y est livré à des attaques très personnelles envers les journalistes les plus critiques. Le patron de Moulinsart explique avec une certaine naïveté avoir "pris le temps de farfouiller dans les vies privées" de deux journalistes auteurs d'ouvrages sur Tintin, l'un belge et l'autre français, "dans l'espoir de trouver la racine de leur haine à (son) égard". Sous sa plume, le chroniqueur BD du Figaro devient "Oli le menteur", tandis qu'une de ses consoeurs françaises n'aurait rien compris au Musée Hergé en raison d'un possible "problème d'identité sexuelle"... Les coups sous la ceinture tombent plus drus que les noix de coco sur la tête du capitaine Haddock.

Devant le tollé, Nick Rodwell a fait retirer lundi soir les messages litigieux de son site, tout en se disant victime d'une nouvelle campagne de "haine". Des lecteurs du Soir de Bruxelles, outrés, ont suggéré d'envoyer des cartes postales agrémentées de l'un des jurons préférés du compagnon barbu de Tintin. De "bougre d'amiral de bateau-lavoir" à "bulldozer à réaction", l'oeuvre d'Hergé est - Nick Rodwell ne dira pas le contraire - pratiquement inépuisable.

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